L'actualité de la crise : LE GROS MORCEAU ESPAGNOL, par François Leclerc

Billet invité

A peine venait-il d’adopter, simultanément à 24 autres dirigeants européens, les mesures de contrôle et de coercition budgétaires du « pacte de stabilité et de croissance » (qui n’en a que le nom) que Mariano Rajoy a décidé de le briser. Le chef du gouvernement espagnol a en effet annoncé que les engagements pris de réduction du déficit public pour 2012 ne pourront être tenus, faisant état de conditions économiques ayant changé et annonçant pour la fin de l’année un taux de 5,8% du PIB au lieu du 4,4% prévu, après avoir arrêté un déficit au taux de 8,51% du PIB fin 2011.

Il venait de recevoir une abrupte fin de non-recevoir à ses pressantes demandes de révision de ses objectifs par les autorités de Bruxelles et les chefs d’État et de gouvernement réunis ces deux derniers jours en sommet. Irrecevables selon eux, car il n’était pas envisageable de signer d’une main le traité et d’accorder de l’autre une dérogation qui de plus risquerait en appeler d’autres.

Des émissaires de Bruxelles lui avaient pourtant suggéré de présenter le 30 mars prochain un budget bâti pour parvenir à l’objectif initial, quitte à le revoir plus tard dans l’année après avoir fait preuve de ses meilleurs efforts, mais Mariano Rajoy a préféré trancher dans le vif. Avait-il le choix, si l’on considère que cela lui aurait imposé de trouver et d’afficher 29 milliards d’euros supplémentaires d’économies budgétaires, après en avoir déjà prévu 15 milliards en décembre dernier lors de l’adoption d’un ajustement budgétaire ? Ceci dans le contexte de l’entrée du pays dans la récession et d’une situation sociale explosive.

Des manifestations rassemblant des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens se sont déroulées le 29 février dans une quarantaine de villes espagnoles, la ville de Valence étant en état de quasi révolte permanente. Le chômage touche désormais plus de 4,7 millions d’espagnols, selon les chiffres du ministère du travail, plus de 100.000 nouveaux chômeurs ayant rejoint les précédents durant le dernier mois. Chez les jeunes de moins de 25 ans, particulièrement touchés, la progression est beaucoup plus rapide ; certaines régions, comme l’Andalousie, dépassent le taux de 30% de chômeurs. L’Institut national de la statistique a pour sa part rendu public le chiffre de 5 millions de chômeurs, dépassé fin 2011, qui correspond à un taux de près de 23%. Si près d’un actif sur quatre est sans emploi, c’est un jeune sur deux qui se trouve dans la même situation. Ce n’est plus l’économie qui est sinistrée, c’est la société.

Après avoir adopté début février une réforme destinée à flexibiliser le marché du travail, le gouvernement a commenté ces chiffres en expliquant qu’ils justifient les réformes qu’il entreprend, ce qui risque d’être diversement vécu à la suite des grandes manifestations organisées par les deux grandes centrales syndicales. De nouvelles mesures d’austérité, que le gouvernement espagnol est appelé à prendre, ne pourraient qu’accélérer la progression d’un chômage déjà très élevé.

Une nouvelle fois après la Grèce, la situation dans laquelle se trouve l’Espagne illustre l’impasse dans laquelle se sont engagés les dirigeants européens, dans laquelle ils persistent. C’est cette fois-ci un représentant de la droite libérale qui se trouve aux commandes, avec l’obligation de gérer des contraintes qui vont en s’accroissant, sans espoir de parvenir au résultat exigé comme il doit lui-même l’admettre. Ironie de l’histoire, les Pays-Bas, dont le gouvernement minoritaire s’appuie au parlement sur l’extrême droite de Geert Wilders, a été en pointe pour réclamer le durcissement des contraintes destinées à garantir la réduction des déficits publics, doit simultanément procéder à de nouvelles coupes budgétaires afin de respecter ses engagements. Près de 16 milliards d’euros d’économies supplémentaires devraient être trouvées par le premier ministre Mark Rutte, afin de boucher au final un trou de 9 milliards d’euros et de se retrouver dans les clous. D’après les calculs du Bureau central du plan, un déficit au taux de 4,5% du PIB est prévisible fin 2013, au lieu des 3% de prévus.

L’Espagne doit rentrer dans le rang, ont estimé les dirigeants européens, car admettre le contraire mettrait en évidence que le pare-feu financier qu’ils s’efforcent de constituer n’est pas destiné à jouer un rôle dissuasif, comme ils se plaisent à le souligner, mais à être très rapidement utilisé ; ce qui ne pourrait qu’éveiller des marchés que l’on voudrait laisser assoupis, ainsi que compliquer la tâche de la coalition allemande à qui il est demandé de renforcer l’implication financière du pays. D’ailleurs, ne leur donnant pas tort de ce point de vue, le marché obligataire n’a pas tardé à se tendre à nouveau, à l’annonce des prévisions de déficit espagnol et de la nouvelle crise qu’elle annonce.

En Allemagne, la proposition de nommer un commissaire européen aux allures de pro-consul chargé de suivre spécialement la Grèce rejaillit. La retraite humiliante a laquelle a été contrainte Mariano Rajoy, lorsqu’il a cherché à négocier avec ses confrères, témoigne également des tensions qui agitent ce petit monde. Pas de quoi affirmer, en tout cas, que « nous sommes en train de tourner la page de la crise financière », comme vient de le faire Nicolas Sarkozy, toujours prompt à fermer les dossiers afin de s’en attribuer le mérite.

En prenant au nom de la souveraineté nationale la décision de ne pas plier, la droite espagnole se cherche des appuis dans le pays. La réaction de l’Union européenne peut-elle être d’imposer à l’Espagne un dispositif permanent de surveillance, comme cela est déjà le cas pour l’Italie ? Le morceau va être plus gros à avaler que la Grèce.

86 réponses sur “L'actualité de la crise : LE GROS MORCEAU ESPAGNOL, par François Leclerc”

  1. « Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux » La Pasionaria pendant la guerre d’Espagne .

      1. La seule chose que les hommes de mal aient besoin pour triompher, c’est que les hommes de bien les laissent faire.

      2. @m00000n
        « Le capitalisme est cette croyance étonnante que les plus mauvais des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tous… »
        John Maynard Keynes (1883-1946)

  2. Le peuple Espagnol, la patrie des premiers Indignés va peut être faire exploser l’esbrouffe pratiquée actuellement par les dirigeants gouvernementaux au niveau de l’Europe

    cordialement

  3. On ne parle plus beaucoup de l’immobilier en Espagne qui faisait les gros titres il n’y a pas si longtemps? A-t-on evite l’effondrement? Si oui, comment?

    1. Il y a beaucoup de choses dont on ne parle plus suite à la mise en avant de cette crise de la dette en Europe (endettement astronomique des Etats-Unis, de l’Angleterre, bulle immobilière chinoise, l’offensive sur l’Iran qui se prépare…). Les journaux vivent dans le présent, motivés uniquement par l’audience et les événements qui crèvent les yeux. D’analyse, point Le reste n’existe pas…
      Comme des tout petits enfants, pour qui tout ce qui disparaît de la vue n’a plus d’existence.

      N’empêche que tout cela existe encore et se rappellera à notre bon souvenir dés que le tapis sous lequel on essaie de les cacher débordera ou deviendra trop petit… Pathétique

    2. Mais l’immobilier s’est totalement effondré :

      – Taux de chômage record largement lié à cette crise de l’immobilier
      – Dans certaines villes, la quasi-totalité des entreprises liées au bâtiment a disparu
      – Prix effondrés
      – Biens à vendre sans preneur
      – Nombreuses Villes nouvelles et quartiers neufs à l’abandon
      – Complexes touristiques, pour investisseurs, désertés
      – Aéroport de Ciudad Real (neuf) en liquidation judiciaire
      – Système bancaire sous perfusion

      Autre chose ?

    1. Atlantico, officine umpiste ultra libéral

      moi je veux bien être le type d’esclave de l’article : ça voudait dire qu’il me resteau moins 250 000 euros net par an : je signe tout de suite

      ça pue la morgue aristocratique ; genre parce que je le vaux bien et que toi salaud de pauvre tu vaux que dalle

      1. … Il te resterait en fait au moins 600 000 euros tu veux dire car la tranche à 75% ne s’applique que pour la partie > 1Million !! en-dessous c’est 40% max !
        De meme que pour l’ISF (pour lequel on oublie de dire que ceux qui depassent tout juste la tranche du fait de la valorisation de leur patrimoine immobilier ne paye que une poignee d’euros dISF), les médias mainstream ne rentrent jamais dans le détail et prefere rester sur des idées simples à passer au grand public (pas toujours tres fort en math certes !) :
        1 million, 75%, reste 250 000

      2. Je ne veux être l’esclave ni le maître de personne même à 250000€ par an! Si les raisons de se révolter sont basées sur la frustration de ne pas être à la place de celui qui opprime …rien ne changera

      3. Non non, vos comptes son faux. 75%, c’est pour ce qui est au dessus du million. Jusqu’à 999 999€ cela reste à 45%. Si vous gagnez 2 millions, le premier reste imposé à 45% et seulement le deuxième à 75%. C’est une mesurette d’enfumage politique qui ne sert juste à redoser le blason de Hollandréou comme étant de « Gauche ». Un messonge!

      4. La seule réforme non électoraliste, sérieuse et durable sur les revenus,
        c’est l’expropriation du capital.
        Que les fruits du travail reviennent à tous, et pas à l’aristocratie de l’argent

    2. http://www.rtl.fr/actualites/politique/article/marie-benedicte-allaire-28-fevrier-2012-7744393038

      « … le candidat [Hollande] a dans la tête l’interpellation de Stéphane Hessel [du collectif « Roosevelt 2012″] avec qui il a débattu il y a quelques semaines à Nantes et qui lui a dit … soyez Roosevelt !… le président Roosevelt aux Etats-Unis, après la crise de 29, a porté le taux d’imposition des plus riches jusqu’à 90% … Hollande rebondit sur cette idée, Roosevelt a eu à faire avec la plus grave crise économique et sociale qu’ait connus les Etats-Unis … avec son New Deal, il a relancé l’économie et réduit le chômage … tout en s’en prenant, tiens tiens, à la finance et aux banques … François Hollande explique d’ailleurs aujourd’hui qu’il s’agit d’un acte de patriotisme que contribuer à redresser son pays … bref, le candidat veut faire impression et pour que le message porte, il ménage l’effet de surprise, un peu comme lors de son discours du Bourget le 22 février … la mesure est concoctée avec quelques proches seulement …  »

      De plus, actuellement, l’impôt sur les société est de l’ordre de 40% aux USA (sauf Delaware…), contre une moyenne de 25% dans l’Union Européenne: il y a encore de la marge…

      http://roosevelt2012.fr/

      1. Cette proposition d’un nouveau taux marginal d’imposition à 75% est interessant car il peut mettre au coeur du débat l’idée que la démesure doit revenir à la mesure.

        L’orgie financière à laquelle se livrent les banques, les rémunérations extravagantes, le toujours ++, insatiable, l’extravagance en ces temps de crise n’est plus soutenable ni durable!

        Cependant on voit dans les réactions violentes -comme cette idée de ‘spoliation’ criée par la droite- le degré de crispation aveugle et égoïste.Le travailleur n’est-il pas celui qui a été spolié le plus depuis tant d’année par les mêmes qui s’en sentent victimes rien qu’à l’annonce de cette probable mesure?

        La démesure existait déjà au temps de Rome lorsque les grands athlètes gagnaient dans l’arêne. Déjà les gains étaient symboliquement mirobolants.

        Le temps a passé et aujourd’hui, on pourrait espérer un progrés de la conscience!

        Vraiment, la France peut être un catalyseur en Europe et c’est un bon signal à envoyer à la droite d’Europe conservatrice (de ses privilèges). La DEMESURE doit cesser, les 75% annoncés auront au moins le mérite de diffuser ce message.

    3. Pour les impôts je dis toujours : « L’important n’est pas combien on te prend mais combien il te reste »
      A méditer…

    1. Pffff, les « leçons d’anglais », c’est bon….
      —— . .—. —.. . aux petits télégraphistes du Telegraph…

      1. Vraiment excellent. Elle va dans ma petite boîte.. (ben oui, chacun ses marottes, hein 🙂 )

  4. Spain planning to breach EU budget targets, warns prime minister Mariano Rajoy
    Spain is already planning to breach its budgetary targets, defying European leaders on the day they signed their historic fiscal pact.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9119376/Spain-planning-to-breach-EU-budget-targets-warns-prime-minister-Mariano-Rajoy.html

    Ca commence bien le ‘fiscal compact’, déja l’Espagne et plus surprenant les Pays Bas qui ne veulent pas le respecter car tout simplement irréaliste.

    1. Mais apparemment pas l’étouffe-crétins.
      C’est vrai qu’on en a encore de bien beaux en Europe …

  5. Pour Michel Rocard, Nicolas Sarkozy est un génie de l’économie !

    Que voulez-vous dire par «lucidité surprenante et déracinée» ?

    Sarkozy est un avocat qui a appris l’économie au contact d’anticolbertistes et d’antigaullistes tels Alain Madelin et Gérard Longuet. Par héritage, cela aurait dû en faire un David Cameron français. Mais ce qu’il avait appris en économie n’avait pas ravagé son extraordinaire disponibilité mentale à comprendre. C’est quand même une intelligence supérieure ce président. Il a mis quinze jours à tout comprendre, c’est-à-dire que la crise démontrait la fausseté des paradigmes de l’organisation économique du monde. Une fois la faillite de Lehman Brothers acquise, il a compris qu’il fallait de la garantie publique pour en sortir. Son énergie n’a pas suffi à bousculer l’Europe, mais elle a arraché des améliorations et un peu de questionnement sur les agences de notation. Mais sur le Glass-Steagle Act, rien, et ces mots terribles quand il a dit qu’il ne fallait rien faire qui puisse affaiblir le système bancaire, et notamment pas lui enlever la possibilité de faire de l’argent avec les dépôts des Français.

    Il faut le proposer pour le prix Nobel…

    1. Encore eut-il fallu qu’il ne fît point semblant d’apprendre en la première occasion pour qu’en la seconde il montrât vraiment quelque mérite autre que l’opportunisme dont il restera le parangon.

    2. C’est quand même une intelligence supérieure ce président. Il a mis quinze jours à tout comprendre, c’est-à-dire que la crise démontrait la fausseté des paradigmes de l’organisation économique du monde.

      Tu parles d’un cerveau ramolli ce prédisent : quinze jours pour comprendre à partir du début de la crise. Tandis que Jorion avait compris la fausseté des paradigmes de l’organisation économique du monde et donc prévu la crise à venir. Excusez du peu.

      Si même Rocard se met à aligner des perles comme ça, on est pas sorti de l’auberge.

      1. @Paul Jorion

        Des amis me demandent s’il est prévu une édition prochaine de votre livre Le Capitalisme à l’agonie en collection de poche ? Pardon d’être hors billet mais comme cette question intéresse peut-être d’autres personnes sur le blog, je la pose ici.

        Et, pourrait-on savoir sur quoi porte votre prochain manuscrit pour Fayard ?

  6. Cher François, je serai ravi de traduire en espagnol ce billet pour mon blog. J’ai déjà contacté P. Jorion pour solliciter votre consentement. Je vous préviendrai dès qu’il sera en ligne. Merci encore!

    1. Muy bien, j’ai proposé mes services également, je me déporte sur un autre article… Je vous laisse el grande pedazo 🙂

      1. Merci beaucoup! En revanche si vous le souhaitez vous pourrez le copier sur votre blog aussi. J’ai préféré l’intituler el gran escollo, plus chargé de sens.

  7. Merkel renforce son credo et le diffuse en Europe: la croissance. Il faut de la croissance maintenant, à tout prix, le seul remède miracle, alors que le taux de chômage en Espagne a augmenté de 2,4 pourcent en février.
    On dirait le tout prend une tournure irrationnelle, comparable à un grand malade qui va demander conseil à un chamane.
    Je crois plutôt aux discours auxquels j’avais droit pendant toute la journée hier: inhiber dans la mesure du possible la spéculation et pousser l’inflation pour faire diminuer les dettes. Ce que les allemands ont fait en 1923.

    1. Le credo Merkel, la croissance? Sûr ?
      J’ai dû manquer un épisode.
      Depuis 2 ans le credo Merkel était la rigueur budgétaire,
      pas plus 3% (du PIB) et tout ça…

      « pousser l’inflation pour faire diminuer les dettes. Ce que les allemands ont fait en 1923. ».
      Y-s’en ont fait des choses ces allemands !
      Il semble -faut être prudent- que la volonté était forte : hyper volonté d’où hyper inflation.
      Ou bien, ça été un dérapage avec sortie de virage et un chauffeur dépassé, perdu du volant.
      Mais d’accord, fallait tout ça pour libérer la Ruhr, faire comprendre au reste du Monde l’iniquité du traité de Versailles, et se mettre dans l’impossibilité de payer. Finassiren ?

      Vos allemands d’aujourd’hui ont la grosse tête . Ils reconstruisent leur passé.

  8. « Des manifestations rassemblant des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens se sont déroulées le 29 février dans une quarantaine de villes espagnoles, la ville de Valence étant en état de quasi révolte permanente. »
    Cette ‘révolte’ tient aussi du fait que les ‘CRS de Valencia’ ont eu la main assez lourde sur des collégiens qui manifestaient tout à fait pacifiquement…(ça doit être visible sur le web)
    D’autre part, la famille royale est directement impliquée dans un scandale…financier !

    Mais Valencia (et alentours, Sagunto, etc…) organise toujours ses traditionnelles ‘Fallas’, les feux d’artifices, les ‘bombes’, les ‘mascletas’ (intenable !), les fanfares et défilés costumés, et bien sûr ‘los Fallas’, une fiesta impressionnante, jour et nuit…Difficile parfois de vraiment dormir !
    C’est à voir au moins une fois…Et c’est en ce moment…!
    http://www.fallas.com/
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Falles

    1. C’est à voir au moins une fois…Et c’est en ce moment…!
      http://www.fallas.com/
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Falles

      Impressionnant…
      Pourtant certaines images me font involontairement penser à des manœuvres militaires, une répétition du siège de Madrid ou de Sarajevo, et très récemment, à la ville de Homs…

      J’aimerais que la joie de vivre présente dans ces images soit préservée. Comment arrêter ces fous furieux, agrippés à leurs claviers, à surveiller leurs écrans ?.. occupés à fabriquer de l’argent virtuel qui ne servira à rien, ou à si peu…

      Nous ne sommes vraiment que cela ?..

      1. @ERIX le Belge
        C’est heureusement beaucoup plus joyeux que des manœuvres militaires !
        Et je ne sais pas si on peut comparer le siège de Madrid avec ce qui se passe à Homs…?
        Pour le reste, c’est tout le débat de ce blog, le ‘système’ peut-il être sauvé, modifié, ou est-il définitivement ‘à l’agonie’…?
        Et que nous le voulions ou pas, nous en faisons partie !

  9. L’Islande pense à adopter le dollar canadien.

    (Radio-Canada.ca)
    L’Islande, durement touchée par la crise financière de 2008, est à la recherche d’une nouvelle monnaie. Mais la crise de la dette en Europe pourrait changer les plans de ce petit pays qui pensait adopter l’euro. Certains songent maintenant à troquer la couronne pour le dollar canadien, et Ottawa se dit ouvert aux discussions.

    L’ambassadeur canadien en Islande, Alan Bones, doit prononcer une allocution samedi à Reykjavik, indiquant qu’Ottawa est prêt à aborder cette question si les Islandais veulent vraiment adopter le huard, a appris le Globe and Mail.

    http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/03/02/lislande-pense-adopter-le_n_1317238.html?1330724105%3F1

    1. Très intéressant ! L’Islande à mi-chemin entre l’Europe et l’Amérique… fait le choix du Canada !

      Cela serait un choix historique et logique… La conclusion du chemin entamé il y a 1.000 ans par un certain Leifur Eiríksson, le vrai explorateur ! Premier européen à avoir mis le pied en Amérique du Nord, en Terre-Neuve, le Canada actuel…

  10. Beaucoup d’ économistes marocains pensent que l’euro est fini et s’inquiètent pour leur devise:

    http://www.atlasinfo.fr/Effondrement-de-la-zone-Euro-le-dirham-dans-la-tourmente_a26318.html

    un article du figaro stipule que l’Allemagne suggère de faire placer les réserves d’or Italiennes au FMI, en ultime garantie du prêteur allemand et veut un statut de créancier prioritaire….

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/03/02/20002-20120302ARTFIG00565-euro-le-ton-monte-entre-la-bundesbank-et-la-bce.php

  11. Bonjour
    La somveille . Alors je passe vous voir et vous lisant me dis : « y a d’la joie … »

    Pour vous
    http://www.youtube.com/watch?v=6VqRlO3wa1A

    Sur LCP ,j’ai découvert de quelle façon nous évacuons les déchets nucléaires tueurs vers des régions africaines si pauvres déjà,c’est tellement facile .Avons nous à ce point régressé …

  12. Hors sujet(encore que?): http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/LAMBERT/47476

    Extrait: « … Cette fois, la controverse concerne la collusion entre économistes et institutions financières. Nombre d’universitaires invités par les médias pour éclairer le débat public, mais aussi de chercheurs appointés comme conseillers par les gouvernements, sont en effet rétribués par des banques ou de grandes entreprises. Un expert peut-il, « en toute indépendance », prôner la dérégulation financière quand il occupe simultanément un poste d’administrateur d’un fonds d’investissement ?

    Ces liaisons dangereuses, sources de conflits d’intérêts, ne sont pas secrètes. Mais leurs bénéficiaires se gardent bien d’en faire la publicité. Avant le cataclysme de 2008, chacun s’accommodait de l’équivoque : les journalistes exhibaient leurs experts censément neutres, lesquels empochaient les dividendes de leur ubiquité sous forme de notoriété accrue et d’espèces sonnantes et trébuchantes. Mais, depuis 2008, les accointances des économistes ne passent plus inaperçues. L’effet Dracula aura-t-il raison de cette forme intellectuelle de prévarication ? Suffira-t-il de la rendre publique pour la vaincre ? Tel est le pari de la prestigieuse Association américaine d’économie (American Economic Association, AEA). … »

  13. Les bras m’en tombent :

    « Répliques », FR, C (sur camus). Onfray. L’éternel retour du même, c’est que la shoa se répétera éternellement, c’est ce que dit Nietzsche. Onfray fait pire que Hervé Morin qui a participé au Débarquement 🙂

    De plus c’est une grave incompréhension de l’éternel retour du même, la même erreur que commet Milan Kundera au début de « L’insoutenable légèreté de l’être », c’est pourquoi j’ai j’ai fermé le livre dès la première page et ai quitté le film plus tard.

    Ce ne sont pas les faits tels quels qui reviennent, mais quelque chose de l’ordre de L’Esprit Hégelien, un état de grandeur spirituel, ce qui revient est le même état mental : mais le monde ne se répète pas comme un disque.

    Prendre l’éternel retour du même au pied e la lettre est pathétique. Nietzsche c’est quand même plus raffiné.

    Ah et puis Bourdieu se montre hautain envers Camus. On n’a plus le droit de juger ?

    http://www.legrandmalraux.fr/critiques.php?a=Nadeau

    Pierre Bourdieu : « … Camus de l’Homme révolté, ce bréviaire de philosophie édifiante sans autre unité que le vague à l’âme égotiste qui sied aux adolescentes hypokhagneuses et qui assure à tout coup une réputation de belle âme… » (La Distinction, p. 379). Jean-Jacques Brochier (Albert Camus, philosophe pour classes terminales, La Différence, 2001) apporte également des arguments convaincants.]

    Aucun philosophe professionnel n’a jamais considéré Camus comme un philosophe sérieux. Voir le début de l’Homme révolté où la réfutation du suicide fait une ligne. ce qui n’empêche que camus est extrêmement sympathique, et donne à penser.

    Ce matin c’est le déchaînement de la réaction contre la taxe à 75 % pour les millionnaires. Les oreilles m’en sonnent :

    sur FR C, et un nommé Guillaume Roquette sur Fr inter.

    1. Lisztfr,

      J’avais pas choisi Hollande aux primaires, mais y’a pas photo, Hollande fait un parcours sans faute. Ce pavé dans la mare UMP mécontentera les très riches, les fanas de la théorie du ruissellement et leurs demi-habiles de relayeurs médiatiques, mais tous les autres, c’est à dire l’immense majorité des français applaudit. Sarko vient sans doute de perdre les élections sur ce coup magistral et n’a plus d’autre choix que rétropédaler lamentablement comme sur la question du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, le bouclier fiscal par la bouche de Fillon. Qui l’eut cru, Sarko en position de repli ! Bon c’était juste une petite parenthèse en écho à votre petite revue médiatique quotidienne, histoire d’enfoncer un clou, parce que Sarkozy j’ai pas du tout envie d’en reprendre pour 5 ans.

      1. Vous allez donc reprendre pour 80% du président actuel pour cinq ans. Le plan de rigueur est déjà dans les cartons avec probablement 60 milliards d’économie pour respecter les traités européens sur lesquels il ne reviendra pas. Comment prendre Hollande au sérieux une seule seconde , notamment après l’épisode londonien? C’est un social-démocrate façon Zapatero. Sa proposition de tranche à 75% est largement insuffisante. Il faut remettre à plat le système fiscal et notamment créer d’autres tranches pour rendre l’impôt sur le revenu plus progressif. Je ne parle pas du reste de son programme assez creux et dont on peine à trouver l’inspiration socialiste. Il faut lui mettre une pression maximum sur sa gauche., voire en faire celui qui devra se désister, ce qui est parfaitement possible…

      2. Nicks

        Et Sarkozy il faut le prendre au sérieux ?
        Je ne sais pas ce que fera Hollande, je constate seulement que son discours fait entendre un nouveau son de cloche concernant l’impôt.

      3. nicks,

        Rajoy se rebiffe, alors pourquoi pas demain Hollande ?
        Sur le fond, son programme n’est pas à la hauteur des enjeux, je ne vous dirai pas le contraire.

      4. @Pierres Yves-D.

        Je ne parle pas du président actuel que j’abhorre. Je parle d’une éventuelle alternative à gauche. Je pense que Hollande ne présente aucune garantie et qu’au pire, il faudra lui forcer sacrément la main, au mieux lui signifier que ce n’est pas lui qui portera un mouvement majoritaire de gauche, pour voir se réaliser une politique socialiste au moins dans ce pays, mais nous avons bien que c’est une parole qu’il faudra défendre fermement au niveau de l’Union, à rebours de l’attitude défaitiste qui prévaut depuis trente ans. D’ailleurs, cette fameuse tranche de 75%, si vous voulez savoir d’où en vient l’inspiration, c’est à gauche que vous devrez tourner la tête. Heureusement qu’il est là Mélenchon et si comme je le pense il va faire plus de 15% au premier tour (en espérant même mieux qu’une perspective de premier tour), ce sera la meilleure façon de faire que Hollande le démocrate à l’américaine se souvienne qu’il y a le mot socialiste dans le parti pour lequel il concourt aujourd’hui.

        Quant à Rajoy, permettez moi de douter de son esprit résistant.

      5. Il serait bon d’avoir des socialistes d’humeur constante, qui « essaient », pour reprendre le titre d’un excellent livre de Serge Halimi…

      6. Ces 75%, je ne les trouve pas dans le prog : çà me paraît être de l’impro-plateau télé, du racolage à fort audimat.

        Et puis les socialistes français ne sont pas socialistes, ils sont socio-démocrates (« nous on va dompter le dragon! » : dans les faits, çà vote le retrait de l’état et la dérégulation. à croire qu’ils compte dompter en jouant de la flûte!).
        Ils ont eu le choix entre « changer l’europe »(leur slogan depuis plus de 33 ans. « changer l’europe » en 1979, « Changeons l’europe » en 2009. Un traité bancal tout les 5 ans pour compenser, à ce qui est dit, les défauts du précédent traité bancal : les immenses progrès sont patents), « sortir de l’UE », et s’asseoir sur le socialisme*.
        Le choix a été acté en france dès le « tournant de la rigueur ».
        J. Delors** en 83 : même discours qu’aujourd’hui http://www.ina.fr/fresques/jalons/fiche-media/InaEdu00151/le-tournant-de-la-rigueur-sous-le-gouvernement-mauroy.html

        Hollande est pour le libre-échange (total donc) des marchandises et la libre circulation des capitaux, que ce soit dans l’UE ou avec les pays tiers (l' »économie ouverte » dont parle delors dans l’archive : cf art 63 du tfue qui ne fait que reprendre l’acte unique et surtout les cycles du gatt (agcs etc)) : les systèmes sociaux, productifs et fiscaux sont donc en concurrence pour appâter le capital (lui cirer les pompes, comme Hollande à la city : il faut « rassurer les marchés »).

        Pas de contrôle effectif, des normes maisons (de toute façon, sans contrôle…), des différentiels importants selon les pays->

        -« la réforme » (cad le retrait de l’état : depuis 30 on taille dans les dépenses publiques pour réduire le déficit et la dette, depuis 30 le déficit et la dette se creusent. Il y a un jour où ils se disent « c’est p’têt pas la bonne méthode »? A priori non, l’intérêt doit être ailleurs. Les slogans « fin du modèle social » font suite à ceux de la « refonte sociale » chère à Ernest Séillère ; là dessus, chinois capitalo-communisto-autoritaires et grands argentiers semblent d’accord)…mais il y a une fin au saucisson…

        -une « harmonisation » par le bas.
        (z’ont essayé d’appliquer le plan (un poil raciste (et un poil idiot : je me souviens d’un économiste conseiller du ps qui souhaitait que toute la population française soit des ingénieurs!!!)) des têtes d’oeufs : à « nous » les boulots « intelligents et rémunérateurs » (boum de la finance, entre autre), à « eux » les boulots lourds et à moindre plus value (modèle « win-win » qu’ils appelaient cela les grosses têtes). Seulement, là aussi comme toujours, il y a une fin au saucisson : transfert de technologies et rattrapage de compétences (mais toujours pas des salaires ou du niveau social ou fiscal : les pays dits « émergents » (pire encore pour les pays pauvres) sont exploités jusqu’à l’os, ceux dit « développés » sont au mieux pressurés, au pire en voie de sous-développement.). Plan com’ pour happy few a posteriori)

        (*un résumé du sarkozy à un congrès de l’ump :

        c’est la vérité! la france a besoin de l’europe, et l’europe nous a apporté beaucoup, à nous et à notre pays. Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la france et de son débat politique lorsque nous avions des ministres communistes au gouvernement de la france, des dirigeants socialistes au gouvernement de la france…heureusement qu’il y avait l’europe pour empêcher ceux ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique! C’est aussi çà l’europe!

        (large sourire de Barrosso). http://www.dailymotion.com/video/k2slrKSTzqP0lVGL7e#from=embed
        (nb : selon le président-qui-ne-tient-pas-ses-engagements-et-s’assoie-sur-le-suffrage-universel-des-referendums-candidat-devant-le-suffrage-universel-avec-plein-de-promesses, le débat politique en france n’est démocratique que lorsqu’il se tient entre le centre droit (racolant à gauche, de moins en moins), et le centre droit (racolant à droite, de plus en plus) …pour ce qui doit être, c’est largement contestable et contesté, mais pour ce qui est, je lui donne raison… )

        ** au passage mentor de Hollande et père d’Aubry (sympa les primaires. L’année précédente, c’était l’ex-femme de Hollande). Certes c’eut peut être directement le directeur du FMI qui avait un accord avec Aubry pour les présidentielles…ou le directeur « socialiste » de l’OMC (dont Clinton a dit qu’il était plus libéral que lui…)…on dirait presque un choix de yahourt : dourigueur de nestlé, ou austéricomponte de nestlé, ou mincymoy de nestlé.)

    2. Bonjour
      je me permet de vous ecrire, car votre intervention m interpelle! positivement! depuis quelques temps, je frequente le blog de PJ et vous lisant , j ai apprecie.
      je ne peux m empecher de parler , de mes lectures , qui font echo ici..teilhard de chardin , qui m a guidé vers john towmbey ( mes excuses pour l oubli de l ortho) la grande aventure de la civilisation humaine..
      dans le temps qu il fait, paul jorion, a parlé hier , de la fin de l espece humaine en fonction de la suite des evenements qui sont traités sur ce blog.
      la convergence de plusieurs facteurs, je pense notamment a l environnement, pourrait bien, sonner le glas

      1. Onesta est l’entraineur de l’équipe de France. Mais voilà un sportif intelligent et éthique, ce qui n’empêche pas, vu son palmarès inégalé dans un sport collectif, d’arriver à des résultats. Des propos qui font du bien en tout cas…

      2. Propos de M. Claude Onesta , extraits de l’article précité, remplis de bon sens, et qu’il conviendrait d’appliquer à tout un monde politique dont une majeure partie n’imagine pas qu’elle puisse retrouver une réalité assez simple, celle de travailler pour vivre, en exerçant une activité professionnelle, avec des contraintes et des joies, des droits et des obligations…

        : « Aussi, Claude Onesta plaide-t-il pour que les sportifs de haut-niveau travaillent après leur carrière. « Dans le hand ou dans le rugby, à la fin de sa carrière, le mec bosse. Pourquoi les footballeurs y couperaient-ils? Vous vous posez les bonnes questions, vous redémarrez un projet de vie. Travailler après sa carrière sportive, c’est une chance, pas un drame ».

        Enfin, concernant les sportifs, notamment les joueurs de tennis, qui choisissent l’exil fiscal, Claude Onesta est catégorique: « Pas de soucis. On ne reste pas dans un pays parce qu’il vous permet de protéger le trésor mais parce qu’on y a des amis, qu’on partage des valeurs avec ceux qui y habitent. Donc, qu’ils s’en aillent ».

    3. Je sors cette citation de son contexte ci-dessus, pardon. Mais rhôô…

      ce bréviaire de philosophie édifiante sans autre unité que le vague à l’âme égotiste qui sied aux adolescentes hypokhagneuses

      C’est pas sympa pour les adolescentes ça !

      Bon. On se consolera en se disant qu’il vaut mieux lire du Bourdieu que du Jean-Michel Apathie. C’est sûr…

      Ah oui mais non, il parlait seulement des adolescentes hypokhâgneuses
      Oui oui oui… Parce que les adolescentes non hypokhâgneuses, c’est autre chose.

      Quant aux adolescents hypokhâgneux, eux, n’en parlons pas.
      Sans doute avaient-ils autre chose à faire que d’avoir de quelconques vagues à l’âme égotistes. Comme de lorgner par exemple les fins genoux des hypokhâgneuses en jupons seyants.

      Ah moins que…
      Ah moins que les jupons seyants des jambes d’adolescentes hypokhâgneuses aux vagues à l’âme égautistes n’aient plongé quelques-uns de ces adolescents dans d’inavouables égotistes vagues à l’âme… khâgneux khâgneuxgneux.

      Qui sait ? 😉

      Question philosophique: Citer Camus pour draguer les filles, est-ce de la concurrence déloyale ?

      1. Critiquer Bourdieu, c’est risquer gros, surtout d’une façon désinvolte : Rappelez-vous le petit dessin de Gotlieb, la souris qui envoie un coup de point dans le buste de Platon, en marbre et qui se retrouve transformée en pierre à la case suivant, et s’écroule ensuite.

      2. @ Lisztfr

        Ouille ouille ouille…

        Et critiquer Nietzsche glosant sur les femmes ?

        Comme je ne veux pas terminer en mille morceaux, sait-on jamais, essayons de dire les choses autrement :
        Bourdieu a bien souvent ma faveur. Cependant si se positionner sur le grand échiquier de la vie consiste à ne la voir qu’en blanc ou noir, je passe.
        Ne serait-il pas pertinent et urgent de mettre en perspective disons « sexologique » les discours/pensées/conclusions philosophiques ? Chercher à répondre ne manquerait certes pas de poser d’autres questions terriblement glissantes et vertigineuses. Erf. Ces questions me tracassent. Je ne promets pas de ne pas récidiver.

        Pardon pour le hors-sujet vis-à-vis du billet.

      3. @Muche

        Je pense que l’on peut, que l’on doit d’ailleurs critiquer Bourdieu comme quiconque, car sinon c’est du suivisme. Mais, d’un point de vue conceptuel et scientifique, – critiquer ses idées – et non pas s’en prendre à sa personne. Voilà ce qui est scandaleux, et ça me fout hors de moi ! C’est traîner toute la science dans le ruisseau d’appréciations vulgaire, comme si d’un mot l’on pouvait réduire une vie de recherche à rien, comme si 1 seul mot pesait autant que des décennies de travail ! Comme si le discours prosaïque quotidien avait une équivalence de droit avec la science, même molle ! C’est inadmissible ! et de la part de sombres brutes comme Finkelkraut et autres, c’est carrément odieux.

        C’est un attentat terroriste, et l’on n’arrête pas d’en subir à longueur d’année de la part d’adjudants de l’Esprit qui sévissent dans les médias, qui salissent tout de leur mains de violeurs de l’intelligence, de bouchers de la raison, Staline de la bêtise ! Ce sont des touches-à-tout vulgaires et démoniaques, qui nous tympanisent à longueur d’années, des Bouvard et Pécuchet incarnés ! De ce qu’est la science, comment à-t on pu leur en inculquer aussi peu.

        Mais il faut critiquer Nietzsche comme tout le monde, comme Paul-Jorion encore qu’il est à peu près infaillible, – mais avec probité intellectuelle.

        Je ne m’étends pas sur Nietzsche. Mais sur Bourdieu, si l’on veut absolument le critiquer, il s’agit d’un monisme, en l’occurrence d’un extension d’une sorte de morale capitaliste et égoïste, à tous les champs, excluant la générosité par exemple, l’amitié, en tout cas c’est l’angle mort de sa théorie. Mais bon. Il y a eu 5 émissions de Laure Adler avec quelques arguments intéressants.

    4. @Liszt.fr
      Je serais curieux de savoir qui vous êtes, fier et hardi blogonaute, éponyme de nous tous ici (nous vivons sous l’ombre optimiste de votre chapeau, un jour – on espère – plein de bave megaladelphe).
      J’ai cependant envie de dire contre vous (conceptuellement, sans animosité): le sociologue allemand Georg Simmel n’était, certes, pas un « philosophe professionnel » (= sophiste??) – à Popo, Nietzsche lui-même n’était pas un « philosophe professionnel »… -, mais il me semble (lectures de petit jeune apprenti-philosophe il y a 20 ans) que l’homme réfléchi (et original) qu’il était (le Georg que j’évoquais) interprétait l’éternel retour de Nietzsche précisément dans le sens « littéral » que vous conspuez ou à tout le moins tournez en dérision (Simmel, avec d’autres, s’appuyait, pour cela, sur l’idée que Nietzsche aurait été influencé par la lecture, avérée, d’un traité de physique mathématique – DETERMINISTE – d’un physicien croate, Boskovic. Or, ce « déterminisme noir » (laplacien, mais déjà stoïco-mégarique et, peau de banane deleuzienne, spinoziste) dont parle Simmel comme étant à la base de l’intuition fulgurante par Nietzsche (dans le « Gaï savoir », aphorisme je ne sais plus combien), hanta également des gens comme Freud et Einstein (bon, eux non plus n’étaient pas des « philosophes professionnels », bad boys) et, d’après la légende (véridique je crois), poussa au suicide retentissant (désespéré par le « sens » nécessitariste et inhumain de la physique mathématique qui faisait horizon conceptuel à l’époque) le grand physicien Boltzmann (qui était en fait – scoop pour le blog Jorion -, d’après la peu connue thèse « Cantor-Moretti », un roi d’Italie déguisé en savant allemand). On trouve chez Nietzsche, pratiquement dans chacun de ses livres (certes, au milieu de ses prodigieux et incessants virages glissants de perspective), des références clairement non-railleuse à l’idée de « déterminisme noir » (à qui le désirerait, je pourrais donner une liste précise de ces occurrences) qu’il distingue avec soin (et urgence philosophique) du « fatalisme turc », c’est un point essentiel, chicane (pour parler Badiou) conceptuellement mortelle pour une majorité de « philosophes professionnels ». Entendons nous, je ne prends pas la défense du pauvre Onfray, mais votre hégélien « balayage d’un revers de main » de ce genre d’interprétation littérale de l’éternel retour – si je vous ai compris (sinon je vous demande pardon) – me semble bien incertain et, en la matière, mal placé: vous loupez – dixit my philosophical pif, which is a quite good one – un foyer essentiel de l’intuition nietzschéenne

      1. @Alessio Moretti

        Permettez, j’ai lu tout Freud au cours de mes X années de fac, et il n’y a pas la moindre allusion a une idée de l’éternel retour surtout au sens littéral qui est clairement à classer parmi les idées délirantes ! Pour un psychologue athée, non mystique, c’est une idée délirante, mais tolérable, en tout cas Freud n’a rien écrit d’officiel à ce sujet.

        Concernant Nietzsche j’ai aussi beaucoup lu, et ce serait incompatible avec son anti-mysticisme et matérialisme athée. L’éternel retour est une hypothèse idéaliste et purement spéculative, qui trancherait avec le reste de sa pensé. De plus ce que j’affirme je l’ai lu, et grâce à vous je vais le retrouver, probablement une préface, peut-être du Gai savoir.

        Svp laissez tomber le déterminsime turc ou noir, et Simmel. Il y a un déterminisme tout court chez Niezsche, et Nietzsche si vous voulez, Nietzsche procède de Schopenhauer, dont il abandonne ensuite les thèmes mélancoliques, pour essayer de vivre malgré tout, d’où toutes ses exhortations, sa gaia scienza, etc.Il est une sorte de renassance après le fatalisme Schopenhauerien.

        L’éternel retour du même au sens littéral ne vaut guère mieux que la métempsycose… c’est ne pas admettre la finitude, et comme tel suspect à un esprit aussi acéré que N, Fr, etc.

        Il a voulu dire que ce qui revient dans les situation héroïques, peut-être ce qui fait le surhomme, qu’ un certain état de l’être qu’il considère comme essentiel, que cela est éternellement la même chose…. cela « renait ». Et puis lorsqu’on y pense, il se peut que les gens avant nous aient éprouvé les mêmes choses, aient été amoureux pareils; le décor change, les acteurs, mais on joue la même pièce, depuis longtemps.

  14. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy n’a informé personne de son intention de briser le Pacte de discipline budgétaire quelques heures seulement après l’avoir signé avec 24 de ses homologues.

    « Je n’ai pas informé les présidents et les chefs de gouvernement parce que je n’ai pas à le faire. Il s’agit d’une décision souveraine que nous Espagnols, nous prenons », a-t-il soutenu au cours de sa conférence de presse.

    http://www.boursorama.com/actualites/l-espagne-revoit-son-deficit-a-la-hausse-crise-en-vue-avec-l-ue-3cd6f31c81e0e3f2f1ff8133f2da76ee

    1. Rajoy n’est pas entrain de remettre en cause les objectifs du Pacte de discipline budgétaire, pas du tout. Il remet en cause le timing, c’est à dire qu’il n’abandonne pas l’objectif obligatoire des 3% de déficit pour 2013 mais préfère passer en 2012 à 5.8% au lieu des 4,4% acceptés par Zapatero. Les textes européens permettent cette interprétation et c’est ce que Rajoy défend car il voit bien qu’il n’a aucune chance de pouvoir réformer le marché espagnol du travail en plein freinage général de l’économie dû aux réductions des dépenses.
      On peut être de gauche, de droite ou partisan de la grande explosion cathartique sans déformer les faits, je crois. La droite espagnole, même avec les casseroles qu’elle trimbale, n’est pas souverainiste au sens où le martèlent les indigents intellectuels bas du front de l’extrême-droite française. L’extrême-droite espagnole ne pèse plus rien depuis longtemps, encore heureux, et n’a aucune capacité de chantage sur la droite démocratique espagnole. Rajoy se bat pour rester dans l’eurozone dans des conditions moins pénibles que celles que l’on lui sert, mais il est certainement hors de question pour lui de remettre en cause l’impérieux besoin espagnol d’en faire partie.

  15. Tsunami de cash sur la planète.

    Alerte aux bulles ! Les dangers des torrents de liquidités déversés par la BCE

    Et les autres banques centrales…

    Et pourtant la très Sainte Croissance – bénit soit son nom – ne repart pas !!!

    Y’a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement (La java des bombes atomiques – Boris Vian)

    http://www.youtube.com/watch?v=eryzp0Pklc8

    Il intitulerait sûrement aujourd’hui sa chanson: « La java des bombes financières ».

  16. Au lieu d’injecter de l’argent dans l’économie réelle par une politique de relance keynésienne, qui créerait des emplois, redonnerait de la perspective aux peuples et du pouvoir aux politiques, la BCE fait gaiement tourner la planche à billet au profit des banques ; c’est la pompe à morphine pour un système à l’agonie dans lequel toutes les décisions sont confisquées par une poignée de technocrates au mépris du plus élémentaire respect de la démocratie.

    Ce n’est pas seulement le capitalisme qui est à l’agonie, c’est bel et bien la démocratie qui se désagrège sous nos yeux et les fondateurs de l’Europe doivent se retourner dans leurs tombes

    – Ainsi en atteste la mise au commande des ex « Banquiers centraux » ex « Goldman Sachs » dont on ne sait que trop pour qui ils roulent !
    – Le niveau de l’actuelle campagne électorale n’est d’ailleurs pas fait pour nous rassurer. Entre le président sortant qui a totalement démissionné face à la psychorigidité de nos cousins germains (Mais a-t-il vraiment jamais eu une quelconque vision originale pour l’avenir de la France dans l’Europe ?), son challenger prétendument socialiste qui parle des deux coins de la bouche à propos de la finance, la disparition de tout débat de fond sur les vrais questions de société et la marginalisation des candidats portant des idées vraiment nouvelles..Force est de reconnaître que l’actuel magma politico-médiatique n’est plus capable de donner leur chance à des réformateurs crédibles !

    Les propos de Jacques Ellul dans « L’illusion politique » en 1965 sont d’une saisissante actualité :

    « ..cette quête de l’homme démocratique implique la mise en question de nos lieux communs , des évidences sociales admises sans discussion…ces lieux communs sont la trame idéologique fondamentale insidieusement glissée dans notre conscience par le mouvement de fait de notre société, et destinée à la justifier et à nous y adapter sans souffrance…Il faut cesser de faire semblant et de nous donner des valeurs et des vertus dont ne subsistent même pas l’apparence (par exemple la liberté)…..c’est en regardant en face la nécessité, hors de l’illusion politique, que toujours de quelques façon l’homme a réussi à se retrouver libre, et humain »

    Bonne mise en perspective de la trajectoire macro-économique Européenne par John Weeks dans Contre-info

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3225

  17. Ainsi,les allemands vont nommer un  » Gauleiter  » en Grèce par l’intermédiaire de Bruxelles ? Décidément quand l’histoire se répète,elle balbutie !!!

  18. Et bien moi je dis que quelque soient nos opinions politiques, économiques, spirituelles et philosophiques, le monde occidental dans son ensemble est bien mal barré. Je ne crois pas plus aux recettes miracles proposées par les libéraux que par les keynésiens, ni même aux vertus du communisme ou du nationalisme pour résoudre cette maudite crise qui semble ne plus en finir tel un terrible cauchemar. Et si nous connaissions une période de déclin comme l’Empire Romain l’avait connue avec un retour à des formes de pouvoir reposant sur une forme de féodalité ?Brrr, ça m’effraie rien que d’y penser….

    1. Notre système ne peut fonctionner qu’avec de l’énergie abondante et bon marché.
      Or cette époque est en train de se terminer, d’autant plus qu’avec la mondialisation des
      masses de consommateurs de plus en plus nombreuses ont besoin de cette énergie.
      L’occident a réussi malgré tout à prolonger la fête en vivant à crédit depuis plus de 30 ans,
      conduisant à la crise d’endettement généralisée qui est la notre aujourd’hui.
      Reste la guerre pour s’assurer le monopole des gisements d’énergie fossile encore exploitables, les Etats-Unis ont ouvert la voie. Mais rien n’empêchera l’effondrement final du type de société actuel, par manque d’énergie bon marché. Car le rêve de maîtriser l’énergie de fusion est encore lointain.
      Il va falloir apprendre à vivre avec moins d’énergie et de l’énergie renouvelable, mais plus chère, et des systèmes de production en réseau décentralisés. It’s the energy stupid…

  19. Les Wallons ont un bas de laine de 130 milliards d’€ .

    Ces chiffres donnent une idée de la solvabilité wallonne, qui représente environ 160% de son PIB. Grâce à ses ménages, l’économie wallonne présente un taux de solvabilité plus élevé que celle de l’Allemagne (130%) et des Pays-Bas (153%). L’économiste suggère la création d’une vraie banque publique wallonne susceptible de capter cette manne et de l’injecter dans l’économie régionale…

    http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/723686/les-wallons-ont-un-bas-de-laine-de-130-milliards-d.html

    1. Mais comment ont-ils fait ?
      « Capter cette manne… » Mais bien sûr !
      Elle a du échapper à l’oeil de nos carnassiers de la finance
      Croa croa croa….

  20. En attendant, et peu de personnes en parle, voici ce que j’ai pu trouver en glanant sur les blogs. Un commentaire renvoyant sur un lien d’un site d’actualité catalan et qui démontre à quel point la crise s’aggrave en Espagne, quoi qu’en disent nos dirigeants de toutes les couleurs politiques (et dont je me méfie de plus en plus, surtout quand on voit le niveau de la campagne présidentielle française).

    Je cite : « Un millier de manifestants aujourd’hui dans le centre ville de Barcelone pour protester contre les banques qui refusent obstinément de débloquer l’argent qu’ils ont placé dans des placements toxiques…. Et a par ça, tout va très bien, tout va très bien !:)

    http://www.elpuntavui.cat/noticia/article/4-economia/18-economia/514062-un-miler-dafectats-per-productes-bancaris-toxics-es-manifesten-a-barcelona.html« 

  21. Les votants du PP (et le PP) croyaient que le fait que leur parti est de la meme famille que ceux de Merkel et Sarkozy allait arranger les choses, que la « confiance » reviendrait et l’Espagne sortirait de la crise. Manifestement ils ne comprennento ne veulent comprendre rien à comment ça marche. Avec à peu près un million de logements sur le marché qui ne trouvent pas preneur (et ne trouveront jamais, vu que la population n’augmente pas et va commencer à descendre), des banques qui ne prêtent pas, des milliers des gens qui perdent leur logement chaque mois parce qu’ils ne peuvent pas payer, pour ne pas parler du chomage et la précarité, des communes et régions tellement en faillite qu’elles n’arrivent même pas à payer l’électricité. Etc. Maintenant que Rajoy a compris à quoi sert l’Union européenne il y a des fortes chances de voir surgir un courant anti-européen et ultraespagnoliste dans le PP.

    La seule solution serait que les pays du sud menacent serieusement avec la sortie de l’euro. En tout cas l’euro comme il est maintenant est une prison des peuples, comme l’ancienne Union soviétique. Il faut espérer que son implosion, qui me semble inéluctable, ne produise pas sa propre guerre de Tchechenie ou autres horreurs.

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